Les Triandines, une aventure exaltante
Ce qui me vient tout de suite à l’esprit, ce sont des prénoms, des amis et des lieux. Pour des entrepreneurs, des créateurs, des aventuriers, quoi de plus exaltant que d’être les premiers d’une si belle aventure : l’aventure des Jardins de Cocagne.
Les années passent, on se professionnalise, on rationalise, on est de plus en plus efficace, mais je reste avec une petite nostalgie au fond du cœur de cette époque où tout était à inventer.
Pour moi tout a commencé quand Fabien m’a dit : « Alain, y’a un mec à Besançon qui
a créé un Jardin pour mettre au boulot les mecs et les nanas de son CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale)». Il m’imprime un article de presse qu’il avait scanné sur son ordinateur. Une photo : Jean-Guy Henckel devant une serre. Je prends ma 4L, je fonce à Besançon, et s’ensuit toute une nuit à discuter… « Y’a une équipe à Chambéry qui veut monter un Jardin, tu devrais les appeler ». Je téléphone à Jean Heude, tout de suite il me tutoie et me dit « on a une réunion bientôt, il faut que tu viennes ». Je retrouve Patricia (PLIE/ Plan local pour l’insertion et l’emploi) , Frédérique (CLI / Commission locale d’insertion) et Jean, jeune retraité engagé au Secours Catholique, et là, c’était parti…
D’autres prénoms me reviennent, quelques-uns parmi tous ceux qui se sont investis dans cette aventure : Alice, la fille d’un ami qui s’initiait au maraîchage dans le Jura, Pierre, un ami paysan de la « Conf » (Confédération paysanne) qui m’a prêté son tracteur et sa charrue pour le premier labour, Patricia, la Directrice de l’AQCV (Association quartier centre ville de Chambéry) Jacques, le Président (et bien plus) de Promotion Jeunes en Savoie, ancien éducateur de la Sauvegarde, Gilbert, un ami maraîcher bio, Sandrine, à l’aise avec Windows 3.1, sans oublier Jean-Michel, Lino, Guy, tous trois en insertion qui ont été, avec Alice, mes bras droits sur le terrain.
Je ne citerai pas les noms de tous ceux que j’ai croisés dans les rencontres organisées partout en France. Je peux encore citer des villes pionnières qui avec Besançon ont ouvert la voie, Blois, Béziers, Valence, Thaon, La Flèche…
Je suis très fier d’avoir été un des acteurs de cette aventure et remercie toutes ces belles personnes que Cocagne m’a permis de rencontrer.
Alain PONCET
juillet 2019